Transmission 2017

contre-courants #3 – Des cotillons sur un quai

  • Sur une idée de Cécile Arthus

Projet participatif de création fait avec, par, pour les jeunes et les séniors – création 2017

MISE EN SCÈNE

Cécile Arthus et Jérôme Dupleix

TEXTE ET COLLECTAGE

Philippe Gauthier

CHORÉGRAPHIE

Lola Keraly

LUMIÈRE ET RÉGIE GÉNÉRALE

Vincent Urbani

SON

Christophe Hammarstrand

COSTUMES

Chantal Lallement

PHOTOGRAPHE

Stéphane Thévenin

PÉDAGOGUE

Stéphane Gilbart

ADMINISTRATION, PRODUCTION ET COORDINATION

Hélène Schmitt

AVEC

Anaël De Vuono, André Di Marzio, Anne Klein, Antoine Beck, Antonin Devignot, Céleste Beck, Elsa Beck, Jules Maillard, Louis Lombrad, Marie José Steuer, Marie Guebert, Marie-Jeanne Simon, Mathilde Klal, Maurane Chateaux, Maxime Campori, Méline De Vuono, Monique Mace, Victor Henrion, Victoria Parpette, Yvette Wahl-Cassel, Yvonne Leibrock

PRODUCTION

Oblique compagnie

PARTENAIRES DE TERRAIN

La Ville de Thonville, le NEST, CDN de Thionville Grand est, le CCAS de Thionville : Espace Saint Nicolas et Maison des quartiers, Centre social Jacques Brel, Mission locale du Nord Mosellan, Association Apsis Émergence, Macadam jeunesse, Centre social Jacques Prévert

MENTIONS

Opération réalisée grâce au concours financier du Conseil régional Grand Est, de la Ville de Thionville, du Conseil départemental de Moselle, de la DRAC Grand Est

Projet soutenu par le Conseil départemental de la Moselle dans le cadre d’un Appel à création partagée.

« J’ai grandi sous l’œil. L’œil des parents, si puissant que je n’ai longtemps pas vu d’autres regards. Longtemps j’ai ressenti ce regard comme omniprésent, indissociable du mien, faisant monde. Il n’y avait pas de monde. Le monde des parents était mon monde. L’imitation n’y était pas enseignée. Imiter suppose peut-être de savoir admirer, mais admirer n’était nullement enseigné. Ce qui était enseigné, c’était de ne s’illusionner ni sur les autres, ni sur soi-même, ce qui était enseigné, c’était la solitude, le fait de savoir que l’on est seul, que l’on sera toujours seul.
(…)





L’individu n’est pas tout-puissant. Il est résolument fini. Il n’est que frontière, ligne au-delà de laquelle il se fantasme, ligne en deçà de laquelle il se déçoit. Alors porter le regard vers l’autre et l’horizon du monde l’aide à ne pas sombrer dans le miroir de son âme. « Connais-toi toi-même », c’est déjà savoir que je ne pourrai pas être seul sur le chemin de ce savoir. Que la connaissance suppose déjà de s’éloigner de soi et que le décentrement demeure un souci de soi. « Connais-toi toi-même » équivaut à savoir que « tu n’es pas monde » (…) »

Cynthia Fleury



Contre-courants # 3 est la troisième édition d’un projet artistique, participatif, pluridisciplinaire et socioculturel qui met en relation un nombre important de partenaires  jeunesse et mobilise les ressources artistiques du territoire mosellan. Cette année, à partir de juillet et jusqu’au printemps 2017, nous explorerons les relations intergénérationnelles, sous le signe de l’échange et de la transmission.

Nous proposerons aux participants différents ateliers de pratiques artistiques : écriture, danse et théâtre, pour réaliser et vivre ensemble un processus complet de création. À travers le langage verbal et non verbal, les relations interpersonnelles et le sensible qui anime chacun de nous, nous chercherons ce qui nous différencie et nous assemble : corps, mots et traits d’union.

Ces échanges donneront lieu à un spectacle pluridisciplinaire (danse, musique et théâtre) tout terrain, de 1h15 environ. Seront alors réunis au plateau les âges extrêmes de la vie : seniors et jeunes venus de différents horizons.

Sous le titre Des cotillons sur un quai, le spectacle ainsi créé tournera à Thionville et dans différents lieux de la région.
Premières représentations Des cotillons sur un quai : 2 et 3 mai 2017 – Théâtre Municipal de Thionville.



UNE VISION POSSIBLE DE L’OBJECTIF FINAL

Référence esthétique : Kontakhthof (la cour des contacts) de Pina Bausch. 

Dans un espace simple et épuré, tout pourrait commencer par deux versions d’une même chorégraphie (mêmes costumes, même scénographie, mêmes mouvements et mêmes thèmes). La même pièce dansée par deux catégories de la population : les jeunes et les seniors. Les différences sont alors liées à l’âge des interprètes.

Les capacités physiques varient entre les adolescents et les seniors, ce qui modifie nécessairement l’interprétation, la gestuelle, la manière de danser, de s’approprier les gestes. Les corps sont marqués par le temps : corps adolescents entre enfance et âge adulte ; corps matures marqués par l’âge.

« Des corps imparfaits, des pieds tordus, de gros ventres, des cous fripés, des varices sur les jambes, des poches sous les yeux, petits, grands, gros, minces, certains encore beaux, d’autres plus très beaux, un peu pour tous les goûts, bref : des personnes âgées. Des épaules qui s’affaissent, de fausses dents.

Le vécu des seniors a influé sur leur interprétation : chacun de ces seniors est un être humain avec son propre parcours, son destin, sa psyché, son âme, son état de santé. Beaucoup d’entre eux ont déjà subi de lourds revers de santé et du sort (…) : eh oui, des personnes âgées, quoi. Mais les seniors à qui j’ai affaire maintenant ne baissent pas les bras. Ils ont tiré de cette expérience une soif de vivre encore.

La version pour adolescents entre 14 et 18 ans au contraire apporte une naïveté et une fraîcheur au spectacle. Alors que les personnes âgées représentaient l’expérience et la sagesse, les adolescents, eux, sont à la recherche de leur propre identité, corporelle notamment. C’est en ce sens que leur participation au spectacle les a fondamentalement aidés à grandir, à gagner en maturité et à apprendre à connaître et maîtriser leur propre corps».
Jo Ann Endicott



Dans la deuxième partie les mots prendront le relais des gestes…



Contre-courants # 3, c’est plusieurs semaines d’ateliers artistiques proposés à des jeunes et des séniors du territoire de juillet 2016 à juin 2017 et autour de diverses disciplines à Thionville et ses environs.