Présentation

OBLIQUE COMPAGNIE



« Questionner, surprendre, émerveiller, bousculer les adolescents et leurs familles, afin que chacun trouve la place à laquelle il a envie d’être, afin que chacun trouve le courage d’être soi, tout en percevant la complexité du monde qui l’entoure : telle est l’aspiration de la compagnie. »


Fondée en 2004 à Munich et dirigée par Cécile Arthus, la compagnie Oblique est implantée à Thionville, en Moselle (57). Elle bénéficie des conventionnements de la DRAC et de la Région Grand Est.


Forte de collaborations durables avec des centres dramatiques nationaux, des scènes labellisées et des lieux/réseaux intermédiaires, la compagnie a développé depuis plusieurs années une expertise dans l’adresse aux publics adolescent. Ses créations concernent et touchent chaque spectatrice et spectateur à partir de la 4ème.


Ces spectacles mettent en scène des jeunes d’aujourd’hui dans leur rapport singulier au monde et au langage. Parce qu’elle en est le miroir, cette figure de la jeunesse, centrale dans le travail de la compagnie, lui permet d’ « étudier » et de toucher la société dans son ensemble.


« Vulnérable et insolente, conservatrice et rebelle, la jeunesse, dans ses contradictions, surprend, étonne, bouscule les codes. C’est le temps des questions et des débordements qui fascinent et inquiètent. C’est le regard encore naïf qui explore les possibles. C’est le corps affirmant son énergie. C’est la pensée des idées nouvelles, la remise en question de l’ordre établi, dont notre monde a urgemment besoin. »


La compagnie revendique un théâtre du récit et de la narration, utilisant tous les moyens du spectacle vivant pour inventer de nouvelles façons de raconter des histoires : les mots et les corps, les silences et les non-dits, la lumière et l’espace, les sons et la musique. Nous offrons ainsi un accès sensible et poétique, au-delà du texte.


“Une de mes préoccupations est de mettre le jeu de l’acteur et sa présence au centre de mes propositions : un acteur qui tout en se laissant traverser par la situation ne se confond pas avec le personnage, mais qui témoigne pour lui. Je veux avec lui trouver la distance juste, celle qui permet aux spectateurs d’avoir une écoute active en éprouvant du plaisir et des émotions.”


La compagnie défend depuis toujours un répertoire de textes contemporains, car en plus d’inventer de nouveaux langages poétiques, ils dressent le portrait des sociétés dans lesquelles nous vivons. Ils explorent des thèmes de réflexion ancrés dans le champ politique et social actuel. Et ce à travers des personnages aux prises avec un monde qui ressemble au nôtre tout en n’en étant qu’un de ses possibles reflets.


La compagnie travaille en étroite collaboration avec des auteurs et des autrices d’aujourd’hui – Jean-Marie Piemme, Métie Navajo, Magali Mougel, Catherine Monin – à qui elle passe des commandes d’écriture ou propose des compagnonnages, parfois les deux. Elle applique cette démarche à ses créations professionnelles autant qu’à ses créations participatives intergénérationnelles.


Après THE LULU PROJEKT de Magali Mougel qu’elle a créé les 9 et 10 décembre 2021 à l’Espace Bernard-Marie Koltès de Metz, elle continuera d’explorer la question de la fuite, de la disparition, de l’échappée concrète ou imaginaire.


Le désir étant d’émanciper par le sensible, d’ouvrir les horizons, de décadenasser le présent, de décadrer le regard, et pourquoi pas de désincarcérer le futur…


Dans ce cadre, le théâtre éco-poétique sera notre ligne de mire.

En effet, comme Emilie Hache, nous pensons que notre incapacité à agir à la mesure de la gravité de l’écocide en cours est lié au fait que : « nous ne disposons plus des bonnes métaphores, des bons concepts pour accompagner ces nouveaux embranchements ».

Et comme Julie Sermon, nous pensons que l’art et les artistes peuvent non seulement contribuer à produire des idées et des valeurs en phase avec la mutation écologique en cours mais surtout qu’ils ont le pouvoir d’agir sur nos sensibilités et nos représentations en altérant, en transformant, et en renouvelant les imaginaires afin que chacun puisse développer un rapport aux reste du vivant qui ne soit pas extractiviste et/ou dans une logique productiviste.


Se servir de la force sensible et émotionnelle des arts pour engager une puissance de transformation.


“À travers la fable et le jeu des acteurs, dans une recherche du sensible et de l’épure, je décortique et défriche des situations complexes qui ont toutes quelque chose de familier. Les personnages y cheminent souvent vers une prise de conscience, tentant de faire exploser les limites et les carcans dans lesquels ils se débattent, afin de trouver leur propre voie.”


En 2023, 2024 et 2025, au travers des différents projets et des différentes fables proposées, le travail de la compagnie s’articulera autour de 4 questions :


« Est-il possible de développer un autre rapport aux vivants ? »

« Avons-nous la possibilité de ne pas faire ? »

« Que serions-nous sans le secours de ce qui n’existe pas ? »

« Qu’est-ce qui sépare et rapproche les deux âges extrêmes de la vie ? »


“À travers la fable et le jeu des acteurs, dans une recherche du sensible et de l’épure, je décortique et défriche des situations complexes qui ont toutes quelque chose de familier. Les personnages y cheminent souvent vers une prise de conscience, tentant de faire exploser les limites et les carcans dans lesquels ils se débattent, afin de trouver leur propre voie.”

POURQUOI LE THÉÂTRE ?

Note de Cécile Arthus, metteure en scène

“Le théâtre est pour moi un lieu vivant de la parole et de la pensée. C’est un lieu d’exploration de l’être, de soi, de l’âme offerte aux autres à travers la création. Il nous tend un miroir, dévoile nos peurs, démasque nos mensonges, témoigne de nos aveuglements, révèle nos illusions, montre nos contradictions. Il est là pour nous émouvoir, nous questionner, nous bousculer, nous toucher, nous sensibiliser, nous émerveiller, nous traverser.



Le théâtre est un art du présent, le contraire d’un lieu d’habitude. Il est le lieu où quelque chose se passe dans une expérience toujours renouvelée. Des êtres y prennent le temps de vivre et de se donner, partageant leurs enthousiasmes ou leurs révoltes. Portés par une esthétique, ils nous transmettent une image de ce que nous sommes dans le monde qui est le nôtre.


À travers la fable et le jeu des acteurs, dans une recherche du sensible et de l’épure, je décortique et défriche des situations complexes qui ont toutes quelque chose de familier. Les personnages y cheminent souvent vers une prise de conscience, tentant de faire exploser les limites et les carcans dans lesquels ils se débattent, afin de trouver leur propre voie.


Chaque spectacle que je mets en scène, quels qu’en soient la forme, le sujet et les moyens de fabrication, est pour moi l’occasion de raconter une histoire singulière, qui me touche, à travers une parole spécifique d’auteur.


Une de mes préoccupations est de mettre le jeu de l’acteur et sa présence au centre de mes propositions : un acteur qui tout en se laissant traverser par la situation ne se confond pas avec le personnage, mais qui témoigne pour lui. Je veux avec lui trouver la distance juste, celle qui permet aux spectateurs d’avoir une écoute active en éprouvant du plaisir et des émotions.”


Cécile Arthus





CECILE ARTHUS, metteure en scène

Lâcher prise, c’est “laisser aller ce qu’on tient avec force”

Après avoir étudié dans différentes écoles d’art dramatique, elle obtient en 2008 le  Master de Dramaturgie et mise en scène à Nanterre sous la direction de Jean Louis Besson et Sabine Quiriconni.

Rapidement, elle collabore, en tant qu’assistante à la mise en scène, avec plusieurs metteur-e-s en scène, en France, en Allemagne, au Luxembourg et en Belgique : Ivanov de Philippe Adrien (stage), Le Sang des amis de Jean Boillot, Soleil Couchant d’Irène Bonnaud, Draussen vor den Tür de Christopher Diem, Mère Courage de Jean Boillot, Les Iroquois d’Irène Bonnaud, Les morts qui touchent de Jean Boillot et Trauerzeit de Johan Leysen.


Depuis ces débuts, elle a tissé de nombreux liens avec différents théâtres et scènes labellisées. Ses mises en scène sont présentées partout en France.


Entre 2011 et 2022, elle sera artiste associée, invitée et/ou en résidence au Nest – Centre dramatique national de Thionville Grand Est pendant plus de 6 ans, puis au Préau – Centre dramatique national de Vire en Normandie, puis à La Méridienne, scène conventionnée d’intérêt général art et création de Lunéville, ainsi qu’au Théâtre de la Tête Noire, scène conventionnée d’intérêt général art et création de Saran en région Centre.


Elle démarrera en 2022-2023, deux résidences, l’une à Scènes et Territoire sur le territoire Lorrain et l’autre à l’Espace Bernard Marie Koltès, scène conventionnée d’intérêt général art et création de Metz.


De 2014 à 2017, elle co-fonde, co-dirige et co-programme le festival LA SEMAINE EXTRA pour le Nest – Centre dramatique national de Thionville Grand Est.




Depuis 2004, elle dirige la Compagnie Oblique qui s’attache à défendre un répertoire de texte contemporain. Elle travaille en étroite collaboration avec les auteurs et les autrices et ce aussi bien pour les projets de créations que pour les projets participatifs en lien avec le territoire et les publics.


Dans son travail la figure de la jeunesse est souvent centrale car elle lui semble être un terreau fertile de questionnement, miroir d’une société dans son ensemble.


Dès que les projets de créations et/ou les labos de recherche le lui permettent, elle tente un théâtre hybride, au croisement des disciplines que sont la danse et le théâtre. Il s’agit pour Cécile Arthus, d’explorer les relations entre texte et mouvement dansé, ou comment le corps peut trouver une façon nouvelle de raconter des histoires, dans le surgissement du geste associé au texte.


Sans jamais renier un théâtre d’art exigeant et singulier qui fait bouger les lignes et les attentes, elle crée aussi bien des formes en salle pour grands et moyen plateaux, que des spectacles nomades et tout terrain. L’idée étant pour elle d’expérimenter de nouveaux espaces de représentation et de rencontres avec les publics. L’art doit avant tout être un moyen de surprendre et d’émerveiller toujours renouvelé en proposant aux spectateurs de nouveaux modes de représentations et de nouvelles expériences de théâtre.


Très engagée également dans les actions de transmission, elle crée et organise en biennale le projet participatif de création Contre-Courants. La 4ème édition verra le jour en 2023 en région Centre. Ce projet obtient de nombreux soutiens et nombreux financements dont une aide européenne dans le cadre d’ERASMUS+.


Depuis 2 ans, très influencée par la pensée de Bruno Latour sur la question de la Subsistance et du territoire, elle initie des journées professionnelles et réfléchit aux rôles que les artistes ont a jouer pour participer à la nécessaire transition vers un développement plus durable et ce afin d’être au service de processus de production et de création qui soient moins néo-libéraux et écocides.


Comme Emile Hache, elle pense que notre incapacité à agir à la mesure de la gravité de l’écocide en cours est lié au fait que : « nous ne disposons plus des bonnes métaphores, des bons concepts pour accompagner ces nouveaux embranchements »


Grâce à Julie Sermon, elle pense que l’art et les artistes peuvent non seulement contribuer à produire des idées et des valeurs en phase avec l’urgence climatique écologique et sociale mais surtout ils ont le pouvoir d’agir sur nos sensibilités et nos représentations en altérant, en transformant, et en renouvelant les imaginaires. [1]


Depuis 5 ans son travail connaissait un véritable essor mais à ce jour la COVID en à décider autrement, ce qui ne l’empêchera à priori pas de créer Polywere de Catherine Monin en 2023-24. En tout cas, c’est ce qu’elle espère…


[1] Julie Sermon