Présentation
Programme artistique de la compagnie à partir de 2026
Sous le signe de l’écopoétisme et des figures en marge qui cherchent une échappée, réelle ou imaginaire, le programme artistique et culturel de la compagnie s’articulera autour de quatre axes majeurs :
Diffusion d’un répertoire contemporain
Pensé pour les plateaux comme pour les lieux intermédiaires :
- – Ma Mère la Lune (diffusion tous terrains)
- – Le Promontoire (diffusion tous terrains)
- – Polywere (reprise et nouvelle diffusion)
Production et diffusion de Je suis été de Catherine Monin
Un monologue porté par une actrice d’envergure, à la croisée du théâtre et du cinéma. Ce spectacle met en lumière la vieillesse et le corps féminin âgé, trop souvent relégués aux marges de la représentation.
Recherche dramaturgique autour du Misanthrope de Molière
Mise en place de laboratoires d’exploration au plateau, afin de confronter cette œuvre phare du répertoire classique aux enjeux moraux, sociaux et symboliques de l’Anthropocène.
Déploiement de Contre-Courants #5
Projet participatif, intergénérationnel et pluridisciplinaire, conçu avec, par et pour les jeunes et les seniors afin d’interroger ce qui rapproche et sépare les deux âges extrêmes de la vie.
Cette édition explorera les métamorphoses du désir et de l’amour à tous les âges, en mettant en perspective les transformations impulsées par les mouvements @MeToo et LGBTQ+, qui bousculent profondément les représentations, les normes et les relations intergénérationnelles.
Partenariats et dynamiques de production
Grâce à la diversité des formes et des échelles du projet , ce programme permet de mobiliser une large palette de partenaires et de financeurs.
Nous solliciterons aussi bien :
- Les scènes labellisées que les lieux intermédiaires.
- Les associations de territoire, établissements scolaires, structures culturelles ou sociales.
- Les collectivités à tous les niveaux : DRAC, Région, Département, CCAS, Villes – via leurs pôles jeunesse, culture, santé, etc.
La pertinence des projets dans leur époque, le choix assumé des interprètes et le dialogue entre création contemporaine et œuvre du répertoire devraient encourager la rencontre avec les publics, en confiance.
OBLIQUE COMPAGNIE – Démarche artistique
« Questionner, surprendre, émerveiller, bousculer les adolescents et leurs familles, afin que chacun trouve la place à laquelle il a envie d’être, afin que chacun trouve le courage d’être soi, tout en percevant la complexité du monde qui l’entoure : telle est l’aspiration de la compagnie. »
Fondée en 2004 à Munich et dirigée par Cécile Arthus, la compagnie Oblique est aujourd’hui implantée à Thionville, en Moselle. Elle est soutenue par la DRAC Grand Est et la Région Grand Est au titre du conventionnement.
Depuis sa création, la compagnie développe un travail exigeant autour des écritures contemporaines, en lien étroit avec les auteurs et autrices d’aujourd’hui. Elle construit des collaborations durables avec des centres dramatiques nationaux, des scènes labellisées ainsi qu’avec des réseaux et lieux intermédiaires, affirmant son ancrage dans un écosystème artistique riche et varié.
Les écritures que nous défendons transforment le réel pour mieux l’interroger. Elles invitent à la découverte de points de vue multiples, dans une dynamique dialectique qui privilégie la complexité à la simplification. Il ne s’agit pas d’imposer une vérité ou de proposer des réponses toutes faites, mais d’ouvrir un espace de réflexion partagée, d’émotion collective et de pensée en mouvement.
Qu’elles soient réalistes, naturalistes ou traversées par une langue poétique, ces écritures ont en commun de renouveler les imaginaires et de tenter d’ouvrir de nouveaux horizons. Elles transcendent le quotidien pour interroger en profondeur les enjeux politiques, écologiques, sociaux et humains de notre époque.
Une jeunesse entre vulnérabilité et résilience
Jusqu’à aujourd’hui, la Compagnie Oblique a principalement mis en scène la jeunesse contemporaine, captant ses élans, ses fractures, sa langue propre. Cette jeunesse, à la fois vulnérable et insolente, conservatrice et rebelle, incarne un regard neuf sur le monde, questionne les normes, bouscule les cadres établis, et révèle une énergie et une pensée en mouvement – précieuses pour notre temps.
De nouvelles figures au cœur de la création
Pour les années à venir (2025–2028), la compagnie se tourne vers d’autres figures en marge : des femmes invisibilisées ou déclassées, saisies dans leur quotidien. Ces personnages poursuivront, eux aussi, leur quête d’échappées poétiques – concrètes ou imaginaires.
Un théâtre mobile, un théâtre de terrain
Fidèle à une exigence artistique forte, la Compagnie Oblique crée également des formes nomades, pensées pour des salles de classe ou des espaces décentralisés. L’enjeu : inventer de nouveaux modes de représentation et aller à la rencontre d’un public élargi, en soulignant la puissance transformatrice du langage, de la littérature et de la poésie.
Une démarche artistique engagée
Les actions de médiation et de pratique artistique sont toujours en lien direct avec les créations et les recherches de la compagnie. Construites avec les artistes impliqués (metteure en scène, auteurs, chorégraphe, dramaturge, comédiens) et les partenaires locaux, elles s’ancrent dans les territoires et cherchent à faire émerger des formes de pensée et de sens par l’expérience artistique.
Quatre axes de réflexion guideront notre travail en 2026–2028 :
« Que serions-nous sans le secours de ce qui n’existe pas ?»
« Qu’est-ce qui sépare et rapproche les deux âges extrêmes de la vie ? »
« Est-il possible de développer un autre rapport aux vivants non humains »
« Avons-nous la possibilité de ne pas faire ? »
CECILE ARTHUS, metteure en scène
Lâcher prise, c’est “laisser aller ce qu’on tient avec force”
Après avoir étudié dans différentes écoles d’art dramatique, elle obtient en 2008 le Master de Dramaturgie et mise en scène à Nanterre sous la direction de Jean Louis Besson et Sabine Quiriconni.
Rapidement, elle collabore, en tant qu’assistante à la mise en scène, avec plusieurs metteur-e-s en scène, en France, en Allemagne, au Luxembourg et en Belgique : Ivanov de Philippe Adrien (stage), Le Sang des amis de Jean Boillot, Soleil Couchant d’Irène Bonnaud, Draussen vor den Tür de Christopher Diem, Mère Courage de Jean Boillot, Les Iroquois d’Irène Bonnaud, Les morts qui touchent de Jean Boillot et Trauerzeit de Johan Leysen.
Depuis ces débuts, elle a tissé de nombreux liens avec différents théâtres et scènes labellisées. Ses mises en scène sont présentées partout en France.
Entre 2011 et 2022, elle a été artiste associée, invitée et/ou en résidence au Nest – Centre dramatique national de Thionville Grand Est pendant plus de 6 ans, puis au Préau – Centre dramatique national de Vire en Normandie, puis à La Méridienne, scène conventionnée d’intérêt général art et création de Lunéville, ainsi qu’au Théâtre de la Tête Noire, scène conventionnée d’intérêt général art et création de Saran en région Centre.
Elle a été associée, entre 2022 et 2024, à Scènes et Territoire sur le territoire Lorrain et à l’Espace Bernard Marie Koltès, scène conventionnée d’intérêt général art et création de Metz.
De 2014 à 2017, elle co-fonde, co-dirige et co-programme le festival LA SEMAINE EXTRA pour le Nest – Centre dramatique national de Thionville Grand Est.
Depuis 2004, elle dirige la Compagnie Oblique qui s’attache à défendre un répertoire de texte contemporain. Elle travaille en étroite collaboration avec les auteurs et les autrices et ce aussi bien pour les projets de créations que pour les projets participatifs en lien avec le territoire et les publics.
Dans son travail la figure de la jeunesse est souvent centrale car elle lui semble être un terreau fertile de questionnement, miroir d’une société dans son ensemble.
Dès que les projets de créations et/ou les labos de recherche le lui permettent, elle tente un théâtre hybride, au croisement des disciplines que sont la danse et le théâtre. Il s’agit pour Cécile Arthus, d’explorer les relations entre texte et mouvement dansé, ou comment le corps peut trouver une façon nouvelle de raconter des histoires, dans le surgissement du geste associé au texte.
Sans jamais renier un théâtre d’art exigeant et singulier qui fait bouger les lignes et les attentes, elle crée aussi bien des formes en salle pour grands et moyen plateaux, que des spectacles nomades et tout terrain. L’idée étant pour elle d’expérimenter de nouveaux espaces de représentation et de rencontres avec les publics. L’art doit avant tout être un moyen de surprendre et d’émerveiller toujours renouvelé en proposant aux spectateurs de nouveaux modes de représentations et de nouvelles expériences de théâtre.
Très engagée également dans les actions de transmission, elle crée et organise en biennale le projet participatif de création Contre-Courants. La 5ème édition verra le jour en 2028.
Depuis 5 ans, très influencée par la pensée de Bruno Latour sur la question de la Subsistance et du territoire, elle initie des journées professionnelles et réfléchit aux rôles que les artistes ont a jouer pour participer à la nécessaire transition vers un développement plus durable et ce afin d’être au service de processus de production et de création qui soient moins néo-libéraux et écocides.
Comme Emile Hache, elle pense que notre incapacité à agir à la mesure de la gravité de l’écocide en cours est lié au fait que : « nous ne disposons plus des bonnes métaphores, des bons concepts pour accompagner ces nouveaux embranchements »
Grâce à Julie Sermon, elle pense que l’art et les artistes peuvent non seulement contribuer à produire des idées et des valeurs en phase avec l’urgence climatique écologique et sociale mais surtout ils ont le pouvoir d’agir sur nos sensibilités et nos représentations en altérant, en transformant, et en renouvelant les imaginaires. [1]
[1] Julie Sermon