Creation 2015

Angelo, tyran de padoue

  • Mise en scène Cécile Arthus

de Victor Hugo, dans une adaptation de Jean-Marie Piemme

    mise en scène

    Cécile Arthus

    adaptation, écriture et dramaturgie

    Jean-Marie Piemme

    lumières et scénographie

    Sébastien Michaud

    conception visuelle, scénographie et costumes

    Ingrid Pettigrew

    assistante costumes

    Chantal Lallement

    régie générale, scénographie et construction

    Christophe Boisson

    Assistante régie

    Adeline Tanne

    musiques et sons

    Clément Bouvier

    vidéaste

    Lino Tonelotto

    régie son

    Perceval Sanchez

    régie lumière

    Vincent Urbani

    administration / production

    Hélène Schmitt

    avec

    Eugénie Anselin, Yann Berthelot, Vincent Chatraix, Heidi Brouzeng, Lazare Herson Macarel, Fabien Marais, Estelle Meyer

    production

    Oblique compagnie

    coproductions

    Nest-CDN de Thionville Grand Est / Centre culturel André Malraux de Vandoeuvre-lès-Nancy / Théâtre Ici et là de Mancieulles, Scènes Vosges à Épinal

    mentions

    Avec le soutien financier de Conseil régional de Lorraine et de la DRAC Lorraine

    Avec la participation du Jeune Théâtre national et de la SPEDIDAM

    Une fête à Padoue. Une de ces fêtes décadentes comme on n’en trouve qu’à Venise… Au coeur de cette fête, cinq personnages se livrent à un chassé-croisé amouruex dense et politique : un tyran, Angelo, son épouse, Catarina, sa maîtresse, la comédienne Tisbé, Rodolfo, l’amant de Tisbé, et un espion, Homodei…


    Dans ce drame romantique, écrit en 1835, Victor Hugo nous propose trois journées de folie amoureuse, durant lesquelles chacun tente de faire exploser les archétypes et les carcans dans lesquels il se trouve enfermé.


    Jeux de pouvoir, déchirement, mensonge, fausse déclaration, coup de théâtre…


    MOTIFS ET INTENTIONS DE MISE EN SCÈNE Influencée par les drames shakespeariens, Angelo est une pièce drôle et tragique qui mélange les genres.


    C’est un drame en prose, vif et éclatant, qui confronte deux figures féminines pour traiter du pouvoir, de la jalousie, du désir, de la tyrannie des sentiments et du sacrifice. Mais c’est également la proposition d’une réflexion sur l’émancipation féminine et, de manière plus profonde encore, sur les éternels clivages et conventions qui asservissent hommes et femmes.


    Dans cette œuvre mille-feuille, Victor Hugo nous propose trois journées de folie amoureuse durant lesquelles l’envie d’anéantir l’autre lutte avec le désir de le sauver.


    Les tableaux s’y succèdent, les jardins éclairés d’une fête décadente à la chambre funèbre du drame.


    Au cœur de l’intrigue : la descente aux enfers d’une femme de pouvoir, pétrie de contradictions, qui face à ses sentiments amoureux se voit dans l’irrémédiable obligation de trahir ses idéaux. L’ironie tragique est en route : plus elle tentera de fuir les conventions qui l’emprisonnent, plus sa destinée de proie vivante, ou de victime consentante, la rattrapera.


    Dans ce drame, la tyrannie n’est pas le seul fait du tyran. Chacun, homme ou femme, est en proie aux tyrannies de ses désirs, mais aussi à celles des conventions sociales ou du pouvoir politique.


    MISE EN OEUVRE  » Après avoir mis en scène, en 2012, Haute-Autriche de FX Kroetz, texte traitant des mécanismes de la domination mentale imposée par la pensée dominante, il était nécessaire pour moi d’aller vers une œuvre qui dépasse les problématique contemporaines. Avec Angelo, l’idée est de sortir du miroir de cette contemporanéité paralysante et de ses impasses, pour voir ce que nous révèlent ces archétypes du passé et ce qu’ils éclairent aujourd’hui.


    Avant tout, je souhaite réaffirmer que le théâtre se fait dans le présent, par l’art de la prise de parole et l’art des acteurs dans leurs singularités.


    Pour interpréter ces rôles, j’ai choisi des acteurs tout à la fois capables d’imposer leurs personnalités, capables de garder des distances avec la langue hugolienne, capables d’être dans la rupture pour jouer sur les contrastes et assumer le mélange des genres, dans une forma de spontanéité.


    Avec un dispositif scénique simple, fait de volumes et de niveaux pour une circulation fluide des personnages, la mise en scène se construit à vue, et le texte se réinvente sous les yeux des spectateurs qui deviennent alors des interlocuteurs privilégiés. Les figures interprétées s’emparent progressivement des acteurs et les acteurs s’emparent progressivement de leurs partitions.


    Pour accompagner cette « mécanique » qui sert le propos et la dramaturgie, un étonnant personnage s’invitera dans la représentation : narrateur envoûtant, commentateur décalé, il se glissera dans la fiction pour ouvrir les significations, mettre en perspective, faire des jonctions et poser des questions. Omniprésent, il accompagnera le public dans l’exploration de ce labyrinthe de sentiments complexes et contradictoires. Il sera là pour mettre du politique dans les sentiments, du présent dans le passé, de l’humour dans le drame.


    Jean-Marie Piemme m’accompagne dans l’adaptation de cette pièce. Ce travail proposera un véritable resserrement dramatique autour des différents enjeux et sera nourrit de différentes références, utilisées comme des matériaux dramaturgiques : Emma Goldman, Rainer Maria Rilke, Virginia Woolf…


    Le spectacle sera le fruit de nos recherches collectives et de notre volonté à donner de l’intuition et de la spontanéité aux personnages hugoliens. Notre travail répond à l’envie de restituer des caractères présents et vivants, loin d’objectifs dramaturgiques rigoureux et trop paralysants. « 


    Cécile Arthus, metteure en scène