Actualite 2027
JE SUIS ETE
- mise en scène : cécile arthus
- texte de catherine monin
création 2026-27 – tournée 2027-2028
théâtre
En recherche de partenariats
mise en scène
Cécile Arthus
texte
Catherine Monin
distribution
en cours
lumières
Maëlle Payonne
musique et sons
en cours
costumes
Séverine Thiébault
scénographie
Laurence Villerot
Vidéo et réalisation filmique
en cours
Collaboration artistique
Iris Thorner
production
Oblique compagnie
coproductions, soutiens en résidence, préachats (en cours)
Espace 110 – scène conventionnée « art et création » d’Illzach
soutiens financiers (en cours)
La compagnie bénéficie de l’aide au conventionnement de la DRAC, de la Région Grand Est et du Département de la Moselle.
La SPEDIDAM
Artcena
à partir de 12 ans
durée 1h30
Résumé
« Je suis été » de Catherine Monin explore avec une langue poétique et métaphorique la tension entre vulnérabilité et résilience, à travers le monologue d’un personnage au sommet de l’existence et « à la pointe de l’âge ».
Sa narration, teintée d’images audacieuses (« pic du circonflexe», « vue panoramique »), offre une réflexion sur le temps, la mort et l’intensité d’être, tout en invitant à une expérience scénique immersive, où le langage devient un terrain de jeu et de résistance face à l’éphémère.
Intentions
Avec « Je suis été », Catherine Monin nous invite à regarder la vieillesse en face, à donner voix aux corps souvent oubliés, pour renouveler les imaginaires et ouvrir de nouveaux horizons. Sur scène, Colette, une femme très âgée vêtue d’une combinaison couleur chair, déambule dans le salon d’un appartement désordonné. Elle finit par s’asseoir et se lance dans un récit léger de son quotidien, évoquant notamment la métamorphose et l’effondrement de son corps féminin.
Malgré les innombrables difficultés, Colette résiste. Avec une volonté tenace, elle choisit de rester chez elle et de savourer l’instant présent, même dans ses aspects les plus dérisoires. En elle, il y a une force sensible, un secret, une part indéfectible dans laquelle chacun peut se reconnaître.
Le point de départ de mon travail est de créer une rencontre entre ce texte et une actrice d’aujourd’hui, ayant « l’âge » du rôle. Une actrice au jeu concret, âpre et sensible, capable, par son sens de la drôlerie, des ruptures, mais aussi par la densité de sa présence, ses déplacements, ses silences, son regard et son écoute, d’apporter à la pièce toute la profondeur et la consistance nécessaires.
La scénographie, épurée, brute et poétique, suggérera l’appartement par touches subtiles. Le spectateur sera invité à écouter Colette presque clandestinement, à travers les murs de son appartement, et aussi grâce à un dispositif vidéo de retransmission en direct. Entre intimité et voyeurisme, nous l’observons dans sa solitude, comme si, l’espace d’un instant, le temps s’était arrêté — évoquant des univers picturaux à la Dune Hanson, Edward Hopper, Gregory Crewdson ou Erwin Olaf.
Derrière la banalité apparente, il s’agira de révéler une profondeur symbolique. À la manière d’un drame hitchcockien, la mise en scène cherchera à créer, au-delà du texte, un réalisme métaphysique silencieux, captant les silences et les vides lourds de sens.
Le texte questionne et dissèque sans jamais juger. Il ne s’agit pas de fournir des réponses, de prendre parti, de s’apitoyer ou de s’indigner, mais bien de proposer une réflexion collective et une expérience commune autour de deux thèmes majeurs : la fin de vie et le corps de la femme dans la société.
« D’ABORD NOUS VIVONS NOTRE JEUNESSE ENSUITE NOTRE JEUNESSE VIT EN NOUS, J’AURAIS AUJOURD’HUI ENCORE BIEN DU MAL À EXPLIQUER MIEUX QU’AUTREFOIS CE QUE JE VOULAIS DIRE ;
MAIS J’AVAIS VRAIMENT PEUR DE NE PAS ATTEINDRE L’ÂGE DE VIVRE CETTE EXPÉRIENCE.
JE LE SAVAIS PROFONDÉMENT, UNE LONGUE VIE AVEC TOUTES CES PEINES VAUT D’ÊTRE VÉCUE MÊME AVEC L’INÉLUCTABLE DÉCHÉANCE PHYSIQUE QUI L’ACCOMPAGNE.
PAR-DELÀ DES DÉBOIRES, LA VIEILLESSE ACQUIERT BIEN PLUS QUE LA FAMEUSE APTITUDE À LA SÉRÉNITÉ ET À LA LUCIDITÉ. ELLE PERMET L’ABOUTISSEMENT DE LA DURÉE À UNE PLÉNITUDE PLUS ACHEVÉE. »
LOU ANDRÉA SALOMÉ – ÉCRIVAINE ET PSYCHANALYSTE,
DANS UNE LETTRE À FREUD DU 16 MAI 1934